Lorsque vous signez un contrat de travail, vous vous engagez à travailler pour cette entreprise pour une durée indéterminée. Cependant, certains employés choisissent de résilier leur contrat CDI, sans même mentionner la date de leur retour. Si vous envisagez cette option, quel impact pourrait avoir cet abandon de poste sur votre avenir au sein de l’entreprise ? Est-ce que cette résiliation anticipée de votre contrat CDI en vaut la peine ?
Qu’est-ce qu’un abandon de poste?
L’abandon de poste est défini comme l’absence d’un salarié pendant ses heures de travail, et ce d’une manière prolongée, sans que celui-ci ne donne ni justifications valables, ni préavis ni demande de congé. Normalement, un salarié dispose de 48 heures pour avertir et communiquer son employeur de la raison de son arrêt de travail.
Passé ce délai, l’employeur peut envoyer une mise en demeure par lettre recommandée afin que le salarié absent puisse se justifier, pour qu’il reprenne sans plus tarder son poste, mais aussi en lui évoquant les risques qu’il encourt en cas d’abandon de poste. Si la société n’obtient aucune réponse dans les 8 jours après réception de la lettre, l’employé commet alors un abandon de poste.
Quelles différences entre abandon de poste et démission ?
Une démission est tout simplement un départ anticipé. On dit qu’un employé démissionne lorsque ce dernier décide de mettre fin délibérément son emploi, qu’il décide de résilier son contrat de travail. Dans le cas d’une démission, le salarié informe son employeur de son intention de quitter son poste et de rompre son contrat. Quant à l’abandon de poste, le salarié s’absente pendant plusieurs jours, sans obtenir une autorisation préalable ni prendre le temps d’avertir son employeur.
Toutefois, il arrive que l’abandon de poste puisse être justifiable et que les motifs évoqués par le salarié soient légitimes dans certains cas :
- Lors d’un décès d’un proche ou une urgence familiale
- En cas d’accident ou de problème lié à sa santé
- Lors d’un droit de retrait en cas de danger imminent sur son lieu de travail
Pourquoi abandonner son poste ?
Pour les employés qui ont peur de démissionner, qui ne veulent pas franchir les hiérarchies de manière formelle ou qui ont trouvé un autre poste plus intéressant ailleurs, l’abandon de poste présente un avantage. En effet, dans le cas d’un abandon de poste, même sans justification sérieuse, vous n’êtes pas considéré comme démissionnaire. Dans ce cas, l’employeur n’a pas d’autre choix que de vous licencier. Le plus intéressant avec le licenciement est que vous bénéficiez toujours des indemnités de chômage, tout en ayant un nouvel emploi, ce qui n’est pas le cas avec la démission.
Les conséquences qu’entraîne un abandon de travail en CDI
Afin d’éviter de faire face à des difficultés liées à l’abandon de poste, il est bien sûr préférable de comprendre les risques auxquels un salarié est confronté.
Sanction disciplinaire
Dès lors, si un employé manque à son poste et qu’il est poursuivi d’abandon de poste, son employeur peut recourir à une procédure disciplinaire, même si ce dernier a repris son poste. Pour cela, le salarié va être convoqué, par lettre recommandée avec accusé de réception, pour un entretien disciplinaire. Cette sanction disciplinaire peut aller jusqu’à un licenciement, si l’abandon de poste est validé comme étant une faute grave.
Le licenciement
Si le salarié ne reprend pas son poste dans le plus bref délai, il risque d’être licencié. En effet, un abandon de poste est considéré comme une faute grave qui peut conduire à un licenciement. Cela est valable dans les cas suivants :
- Si l’absence du salarié affecte l’organisation de l’entreprise ou entraîne une perte pour l’entreprise.
- Si le salarié a déjà reçu un avertissement venant de son employeur.
- Si l’employé persiste à s’absenter malgré la mise en demeure de la part de son employeur.
Si l’employeur n’entame pas son licenciement dans l’immédiat, le salarié ne touche pas d’allocation de chômage. Cependant, il ne reçoit pas non plus de solde de tout compte, ni d’attestation et encore moins un certificat de travail. En plus de cela, le salarié ne peut pas chercher un autre emploi, puisqu’il est encore sous contrat avec son employeur.
Suspension de la rémunération
L’employeur peut être en mesure de suspendre la rémunération de son salarié quand celui-ci abandonne son poste de travail sans aucune justification. Il ne pourra pas non plus toucher des allocations de chômage tant qu’aucune procédure de licenciement n’est lancée. C’est seulement lorsque l’employeur engage un licenciement que le salarié peut bénéficier d’indemnités chômage. Le travailleur perd également son indemnité de licenciement ainsi que son indemnité compensatrice de préavis.
Dommages et intérêts
Si l’abandon de poste, sans justificatives réelles et sérieuses, est saisie par un prud’homme, l’entreprise peut choisir de poursuivre l’employé en dommages-intérêts. Souvent, les entreprises retirent ce montant du chèque final au lieu de demander au salarié de le payer directement. Cette amende est destinée à couvrir les frais d’embauche et de formation d’un nouvel employé.
Quelques rappels sur le CDI
Un CDI est un contrat de travail conclu entre un salarié et un employeur sans fixation d’une durée limite. Tour d’horizon sur l’essentiel à savoir sur un CDI.
Les principales clauses et informations que doit contenir un CDI
Un CDI doit comporter des clauses obligatoires telles que : le délai de préavis, les fonctions occupées, la durée de la période d’essai, les dispositions de renouvellement et les qualifications professionnelles. Il y a également des clauses qui sont facultatives comme celles relatives : à la non-concurrence, d’exclusivité, de garantie, de cession, de mobilité et de débit formation.
D’autres informations importantes doivent également figurer dans un CDI au nombre desquelles il faut citer : l’adresse de la société, le total d’heures effectuées, la durée des congés rémunérés, la rémunération et son mode détermination, etc.
Différences entre CDI et CDD
Pour ce qui relève des différences au niveau de ces deux types de contrats, il est à noter qu’un CDD est un contrat d’exception à durée déterminée alors qu’un CDI est un contrat normal à durée indéterminée. Le CDD confère un emploi temporaire dont la conception nécessite une rédaction écrite tandis que le CDI confère un emploi sur la durée dont l’établissement ne nécessite pas une rédaction écrite.
En outre, le CDD requiert une indemnité de fin de contrat, mais ne nécessite pas de période d’essai alors qu’en CDI, la période d’essai est requise et l’indemnité de fin de contrat n’est pas retenue. (pour en savoir plus)
Fonctionnement d’une période d’essai
La période d’essai est un délai établi selon les dispositions légales. Pour le CDI d’un employé, d’un technicien et d’un cadre, elle ne dépasse pas respectivement deux, trois et quatre mois. Elle peut cependant être renouvelée une fois selon l’accord de la convention.
En revanche, lorsqu’il est question d’un CDD, elle est fixée à un jour ouvré lorsqu’on considère une semaine de travail. Elle est donc de huit jours pour un CDD voir un peu plus. Par ailleurs, elle ne peut dépasser un mois.
Ancien comptable, Damien est aujourd’hui rédacteur web indépendant depuis 2019. Damien collabore avec plusieurs medias spécialisés dans l’économie et la finance et distille ses conseils et analyses avec pédagogie.